Amas coquillier

Amas coquilliers au Sénégal
(cimetière de l'île de Fadiouth).

Un amas coquillier, amas de coquilles, colline de coquillages ou køkkenmødding (mot danois désignant un monticule de déchets de cuisines, les archéologues au Danemark ayant particulièrement étudié cette caractéristique essentielle des cultures mésolithiques installées le long des littoraux), est une accumulation de coquilles de mollusques parfois associées à d'autres restes liés à l'activité humaine (arêtes de poissons, exosquelette de crustacés et autres ossements animaux, restes végétaux, excréments humains, tessons de poterie et éléments lithiques). Ce dépotoir anthropique contient les restes des repas et autres déchets des habitants de certains sites, occupés parfois sur de très longues périodes. Les amas prennent des formes (fosse, lit, colline) et des volumes très variables (certains peuvent avoir une épaisseur de plusieurs mètres) selon les régions et les périodes observées.

La dissolution partielle des coquilles libère du carbonate de calcium qui tamponne l'acidité des sols, ce qui autorise une meilleure préservation des restes organiques (notamment les ossements animaux) piégés dans les amas et qui sont habituellement désagrégés au cours du temps. Ces dispositions favorables expliquent l'intérêt de ces unités sédimentaires auprès des archéologues car elles fournissent des informations précieuses sur l'organisation économique et sociale, les modes de vie, les habitudes alimentaires et les pratiques culturelles des populations anciennes (rituels, pratiques funéraires lorsqu'elle enterrent leurs morts dans ces dépôts coquilliers), la productivité des écosystèmes exploités[1].

  1. Grégor Marchand, « Singuliers amas », dans Julien d'Huy, Frédérique Duquesnoy, Patrice Lajoye, Le gai sçavoir: Mélanges en hommage à Jean-Loïc Le Quellec, Archaeopress Publishing Ltd, (lire en ligne), p. 172-181.

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